La semi-liberté : Entre prison et vie active

La semi-liberté fait partie des peines alternatives à l’emprisonnement. Les condamnés bénéficient d’une condamnation “hybride”, où la journée est utilisée pour travailler à la réinsertion, avant de revenir dormir en prison.

Anaëlle Charlier (Rédaction), Julie Subitte (Edition)

Un pied dans l’emploi

La peine de semi-liberté met souvent l’accent sur la réinsertion professionnelle. Elle est accordée en priorité à des condamnés qui ont un un emploi , ou qui fournissent des efforts pour s’insérer. En parallèle, ils n’ont pas de logement ou ne peuvent pas, par exemple dans le cadre de violences conjugales, réintégrer leur domicile habituel.

De ce fait, ils ne peuvent pas prétendre à un bracelet électronique ou un contrôle judiciaire.
La semi-liberté peut aussi être accordée pour raison médicale dans le cas où l’incarcération est incompatible avec une pathologie ou un programme de soins. Elle est aussi utilisée pour un condamné qui sera soutien familial.
La décision peut être prise directement lors du procès. Elle peut être aussi décidée ultérieurement dans le bureau du juge de l’application des peines. Les heures de sortie seront définies en fonction de l’activité de la journée en lien avec le conseiller d’insertion.

Le retard est une évasion

La semi-liberté s’obtient sur des condamnations à de courtes peines, (inférieures ou égales à deux ans) ou en fin de peine comme palier avant la libération. La durée limite est raccourcie à un an en cas de récidive. Le placement peut s’effectuer en centre de semi-liberté, plus souple que les quartiers pour peines aménagées qui font partie des prisons. Les centres disposent d’espaces communs et de “chambres” pour la nuit, quand les quartiers présentent les caractéristiques d’une incarcération classique en cellule.

Une absence ou un retard à l’heure prévue du retour au centre est un délit d’évasion. La personne sera réincarcérée dès son interpellation puis condamnée pour ce délit. La mesure de semi liberté reste relativement peu appliquée, notamment en raison de la difficulté à cerner les profils des condamnés et à leur trouver une activité en
journée.

Au 1er janvier 2024 le ministère de la Justice comptabilisait 2 222 personnes en semi-liberté pour 91 647 sous le coup d’une condamnation judiciaire.